Hommage à notre fondateur Pierrick Beillevaire
In Situ AC&V rend hommage à Pierrick Beillevaire, architecte urbaniste et fondateur de l’agence, disparu en août
Intrados : nom, masculin. (latin intra, grec –dos). Signification_ « à l’intérieur de ». Définition totalement réinventée par Pierrick Beillevaire devant son chausson aux pommes le 2 juin 2009.
N’en déplaise à l’Académie française, Pierrick aimait réinterpréter les mots. « Intrados » est sans doute l’un des plus fameux de la langue in situïenne. Une création brevetée Beillevaire ! Fabriquer. Concevoir. Confectionner. Construire. Façonner. Ériger. Forger. Fonder. Innover. Assembler. Imaginer. Rêver. Oser. Tels sont les synonymes d’une vie d’inventeur bâtisseur. Sans cesse, il a suivi son intuition amoureuse. Sans cesse, il a fusionné avec des territoires, des gens, des histoires, des connaissances, pour faire naître une architecture au service de toutes et tous. Où que se pose notre regard, il est là.
Lorsque je monte au sommet de la Tour de Bretagne, je vois ces points de couleurs semés dans la ville. Du bleu, du vert, de l’orange. Les pigments d’un tableau baroque esquissé par In Situ AC&V.
Je descends Quai Barbusse, je suis bercé par les rires des enfants qui s’échappent de la crèche flottante. Bois, terre et eau.
Je traverse la ville et s’élève devant moi le minaret de la Mosquée Osmanli. L’odyssée d’une construction longue de sept ans. Surtout ne rien lâcher, aller au bout du détail d’une subtile relation entre Occident et Orient.
Je fais des détours pour rentrer chez moi, rue d’Allonville. Un ancien hangar devenu trois maisons de ville tissées en broderie urbaine. Mon portail est composé d’objets façonnés ou chinés pour que les enfants sur le chemin de l’école, puissent inventer des histoires.
Le soir, j’aime funambuler sur l’Île de Nantes, je suis le fil qui mène à l’École des Arts du Cirque. De sa charpente en bois, de futurs petits circassiens ont fait leurs premières armes sur les agrès.
Parfois je m’amuse à chercher les traces de l’artiste nantais Jorj Morin dans la ville, je le retrouve sur le campus du Tertre réhabilité aux couleurs de la fresque « la naissance des signes ».
Je passe au cœur du quartier des Olivettes, la Halle de la Madeleine aux mille vies m’accueillent sous ses voûtes de béton contemporain. C’est certain, elles résisteront au feu.
Je bifurque Cours des Arts et je contemple cette ancienne rizerie transfigurée siège d’In Situ AC&V. Rêvée école, l’agence a formé des générations d’architectes. Tous différents, mais tenus par le même axe de convictions urbaines et d’engagement politique.
Lorsque je prends le pont des Américains à Doulon Gohards, se déroule devant mes yeux un story board urbain imaginé pour la ville de demain.
Lorsque je reviens d’une échappée à Brest, le soleil se reflète sur le Sillon de Bretagne.
Je prends le temps de contempler les balcons qu’ils soient de conversations ou Mackintosh pour les habitants de Landrel Torigné à Rennes.
Je reviens de Chanteloup-les-Vignes où le Phénix renait de ses cendres. Architecture et poésie conservent.
Et si je ne devais extraire qu’un Fragment(S) de ville® ? Les Marsauderies.
Et s’il ne devait rester qu’un seul mot de cette expédition urbaine ? Émerveillement.
Ce mot-là Pierrick ne l’a pas inventé mais il nous l’a légué. Bien que touchée en plein cœur par le départ de notre fondateur, In Situ AC&V poursuit sa route avec détermination et continue de porter haut sa vision singulière de l’architecture avec à sa tête Solen Jaouen. L’équipe est au travail. Nous restons fidèles à l’esprit et à l’exigence de Pierrick, c’est aussi notre manière d’honorer son legs.
Dans les prochains mois, l’équipe d’In Situ AC&V organisera un évènement à l’image de Pierrick.
Intrados forever.